Lorsque
les séphiratopes exégètes en eurent fini avec
la douleur Les cloportes alambiqués de mes pensées
firent une pause : Quoi, foin des particules et des moulins à
paroles moroses, Point de famille pour le dernier adieu à
l’anar au grand cœur ?
Les vieillards affaiblis
n’ont droit à aucune commisération, Livrés
entre les mains de plus jeunes mués en bourreaux, Quand
sonne l’heure des tardives de retour des émotions, Jadis
refoulées, qui remontent et reprennent le flambeau.
On
a souvent chanté l’injustice de la perte d’un
enfant Soit parti soit enlevé prématurément
à ses parents. Qui dira l’infamie faite à
nos ascendants et la maltraitance Qui guette au bout du chemin
qui finit en souffrances ?
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Plus
que pour un enfant, n’y a t-il pas grande lâcheté A
s’acharner sur un vieillard, victime désignée
de regrets, En toute impunité, sachant qu’il n’a
plus de répondant, A part un regard lucide accusateur et
tellement perçant !
Toi qui n’aimais ni les
médecins, ni dieu, ni les curés, J’espère
que tes dernières années se sont bien passées, Même
si ce n’est pas tout à fait cela que tu voulais,
Mais tu sais, j’ai fait comme du mieux que je pouvais
...
Ni
fleurs ni couronnes, pas de chichis ni cérémonie
Comment t’honorer et tout à la fois te respecter
? J’ai fini par trouver, et j’ai su quand on t’a
eu enterré Que tu aurais aimé, car c’est ce
que m’ont dit tes amis.
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Il
leur a bien fallu accepter tes dernières volontés
: Dans ta tombe un bon vin et dans ton cercueil ton
fusil. Ensemble on a bien souvent ri de leur pingrerie, Tu
aurais apprécié de voir bousculés leurs
préjugés.
Adieu
viel anar, éternel pêcheur et chasseur. Ancien
déporté, tu connaissais le prix de la liberté
! Tu m’as laissé le souvenir d’un homme de
cœur, Souvenir qui restera pour l’ « éternité
».
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